Focus sur la photographie

La photographie, quelques points clés

De la “camera obscura” à la naissance de la photographie

L’ancêtre de l’appareil photographique est la camera obscura, chambre noire. Technique connue depuis l’Antiquité, elle permet de reproduire une image de l’extérieur dans une boîte fermée ne laissant pas passer la lumière, sauf par un petit trou appelé le sténopé. L’image reproduite est alors inversée. Une lentille de verre y est associée dès le XVIe siècle afin de rendre l’image plus nette. Objet de curiosité très prisé par la population, l’image obtenue n’était pourtant pas pérenne. La recherche scientifique va permettre sa fixation.

 

Le photographe, entre chimiste, technicien et artiste

Nicéphore Niépce (1765-1833), associé à Louis Daguerre (1787-1851), vont être tous deux le fer de lance de l’actuelle photographie en rendant pérenne une image issue d’une chambre noire. Le daguerréotype, présenté officiellement en 1839, fixe l’image sur une plaque de cuivre plaquée d’argent.

Suscitant un grand engouement au sein de la société, cette pratique disparaît dès les années 1850 pour être supplantée par des méthodes moins onéreuses et plus facilement reproductibles, avec notamment l’invention du négatif sur papier dès 1835 par Henry Fox Talbot (1800-1877), et plus particulièrement des plaques au gélatino-bromure d’argent dans les années 1870 par Richard Leach Maddox (1816-1902).

Les appareils photo portables font progressivement leur apparition, permettant de représenter des personnages en mouvement et des moments de vie. La photographie devient instantanée et perd de sa rigidité d’origine. Le photographe, au départ technicien érudit et chimiste, va pouvoir au fur et à mesure développer sa fibre artistique.

 

La démocratisation de la photographie

Georges Eastman (1854-1932), fondateur de la société Kodak en 1881, a pour volonté de simplifier au maximum l’art photographique en créant un appareil moins onéreux et en évitant aux individus de se charger du développement des tirages. Avec l’invention du rouleau de pellicule, la photographie devient alors une activité ouverte à tous.


Petite histoire de l’art du portrait

L’histoire de l’art du portrait prend sa source dans l’Antiquité. Ce genre est mis à mal sous l’influence du Christianisme au Moyen-Âge mais réapparaît dès la seconde moitié du XIVe siècle et plus particulièrement grâce au courant humaniste à la Renaissance. Le portrait, éloge de l’individu, devient alors un genre artistique très prisé.

Les utilisations - de mémoire, politique ou funéraire – et les approches du portrait sont multiples. Le portraitiste peut rechercher la ressemblance exacte ou essayer de transcender le sujet en mettant en exergue l’élément qui le caractérise, que cela traduise une analyse psychologique ou une vision idéalisée de la personne.

Le XVIIIe siècle voit apparaître les portraits au pastel favorisant le caractère intime de la représentation et réduisant la durée des séances de pose.

Au XIXe siècle, le portrait se démocratise et la bourgeoisie, dont l’importance et la richesse sont favorisées par la révolution industrielle, veut s’inscrire dans ce mouvement. La photographie enrichit alors l’histoire du portrait. Elle est un moyen d’immortaliser le sujet et de transmettre l’image de sa réussite sociale à la postérité, remplaçant progressivement le portrait peint miniature. Le nombre de studios photographiques se multiplie.


La naissance d’une industrie du portrait photographique

Nécessitant beaucoup de lumière et un long temps d’exposition, la réalisation des premiers portraits est inconfortable pour le sujet.

Les progrès techniques entourant l’évolution de la photographie, avec notamment la naissance des premiers flashs dans les années 1880 et l’invention de plaques photographiques plus sensibles à la lumière, permettent au photographe de créer un studio plus agréable à son client, diminuer les temps de pose, et développer un monde propice à la création.

Le portrait en format carte de visite développé par Eugène Disdéri (1819-1889) à partir de 1854 va contribuer à cet essor en diminuant le prix des clichés. Les collections de portraits, personnels ou de personnages connus, sont légion. Le régime républicain dès la IIIe République (à partir de 1870) fait apparaître et diffuser les portraits officiels que nous connaissons encore aujourd’hui.

Le travail s’intensifiant, différents métiers voient le jour, comme celui de retoucheur à la mine de plomb, coloriste ou tireur, en charge du développement des épreuves.

Une industrie naît de cette démocratisation avec des accessoires tels que des supports dorsaux visant à favoriser le maintien immobile du sujet, ou encore des décors permettant d’inscrire le sujet dans une composition.


Illustrations : 

  • Image principale - Chambre noire à soufflet et à charnière, Louis Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.
  • Image 1 : Portrait de Louis Daguerre (1787-1851) par Jean-Baptiste Sabatier-Blot, daguerreotype, 1844
  • Image 2 : Bureau de Jean Scherbeck pour le travail de retouches (reconstitution lors de l'exposition "Jean Scherbeck, un regard certain")

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