La technique : au four et au moulin
Cette expression populaire s’applique parfaitement au faïencier dont l’œuvre commence… au moulin et se termine… au four. Voilà la base de l’évolution technologique de la céramique.
Ainsi l’argile brute doit être traitée et c’est un travail pénible… comme le broyage du silex et comme réduire en poudre la fritte d’émail. C’est au moulin et à ses meules que sont confiées ces tâches utilisant une puissante force motrice… l’eau.
La faïence s’est développée à Longwy grâce à la rivière Moulaine, canalisée puis employée pour animer de nombreux tournants à aubes. C’était le meilleur moyen pour entraîner les lourdes meules de grès qui malaxaient l’argile et donnaient une bonne plasticité aux mélanges de terre, de silice, de craie. Le moulin était essentiel dans l’économie du travail.
L’argile pétrie, façonnée au tour de potier ou au moule, puis séchée, entre dans la grande alchimie du feu à l’aide des fours : elle devient une céramique (le biscuit) puis retourne une seconde fois au feu pour vitrifier (transformer en verre) l’émail dont elle a été recouverte.
Les fours primitifs étaient carrés, à une seule chambre, sans cheminée et fonctionnaient au bois. Puis le génie humain a découvert le cycle de la circulation des flammes, a construit des fours ronds, à deux ou trois chambres et il a ajouté une cheminée, économisant ainsi beaucoup de combustible.