Exposition - Focus

Le plus grand service de table de Longwy

Les services de table de Longwy sont très recherchés, ils sont pour la plupart utilisables au quotidien et ne craignent pas le lave-vaisselle. De nombreuses maîtresses de maison aiment présenter de belles tables « vintage » et s’amusent à jouer l’élégance et la fantaisie des temps passés. L'élégance et la fantaisie des temps passés ont fait ressurgir un regain d'intérêt et l'on s'amuse à présent à dresser de belles tables "vintage". Ainsi n’hésitez pas à plonger dans l’Art Déco ou l’Art Nouveau et à sortir des sentiers sans âme du « made in machin », en arborant l’un ou l’autre des cent ou plus délicieux services rétro en faïence de Longwy ; mais les puristes vous assèneront leur savoir en précisant qu’il ne s’agit pas de faïence, mais de bonne « terre de pipe » lorraine.  (ou "terre de pipe" lorraine pour les puristes).

Évidemment, deux services émergent particulièrement de l’Histoire en proclamant leur lignée prestigieuse :

  • Celui du Président de la République Félix Faure dont le décor d’une belle verve champêtre est un régal pour artiste naturaliste, ses fleurs d’une grande qualité picturale sont de véritables aquarelles vitrifiées à plus de 1000°C. Mais il est évidemment très rare !
  • Le plus impressionnant par sa grande diversité et l’originalité de ses pièces est le service Henri II, celui que vous pouvez admirer dans l’éblouissante mise en scène que présente l’Abbaye des Prémontrés. Une extraordinaire table qui n’a pu être réunie que grâce à la collaboration des deux musées de Longwy, le Musée municipal et le Musée privé de la faïencerie Saint-Jean l’Aigle.

POURQUOI HENRI II ?

C’est sous son règne (1519-1559, deuxième fils de François Ier) qu’est née en France une céramique extraordinaire, l’une des plus complexe au monde par sa fabrication savante et son style précieux. Mais aussi l’une des plus rare car toutes ses pièces sont conservées dans les plus célèbres musées internationaux ou chez les plus grands collectionneurs du XIXe siècle, comme les Rothschild. Son histoire était si secrète que l’on ne savait pas où si elle était produite à Saint-Porchaire, ou à Oiron, ou voire au Louvre par Bernard Palissy… Un véritable martyre pour les historiens, une seule chose était certaine, c’est qu’elle valait une véritable fortune.

Les ambitions de Longwy étaient grandes pour l’exposition universelle de Paris en 1878. C’est donc peu avant qu’est édité une version « moderne et d’apparat » de ce service portant la symbolique incontestable des décors Renaissance : les trois croissants, les belles frises à entrelacs et les crosses à têtes de mascarons peintes à la main. La part « moderniste » étant celle que l’on attendait du savoir-faire de cette époque de progrès techniques : l’impression en taille-douce et transfert du décor, mais aussi la mise au point d’une pâte céramique de très grande qualité évoquant la terre blanche légèrement ocrée des modèles originaux. On ne connait toujours pas le nombre exact de pièces différentes composant ce service exceptionnel à plus d’un titre, plusieurs centaines certainement dont des modèles disparus comme le « présentoir de crémier couvert ». Deux pendules de cheminées de salon et même des assiettes prestigieuses ornées d’armoiries nobiliaires accompagnaient cet assortiment faisant l’objet de nombreuses commandes provenant des États-Unis, d’Égypte et des Empires Russe et Ottoman.

 

  • À VOIR PARTICULIÈREMENT :  La Table d’apparat et son environnement Henri II, mise en scène par Madame Danielle Noël, maître faïencière à Longwy.
  • À LIRE DANS LE CATALOGUE : L’innovation technologique considérée comme un art, page 89
  • À RETENIR : Quelques pièces Henri II seront vendues aux enchères le 12 septembre, avis aux amateurs de belles tables…

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